La théorie de l’attachement de Bowlby inspirée des animaux
Lorsqu’un oisillon sort de sa coquille, il s’attache à la première personne, ou le premier objet, qu’il découvre du regard. Les chercheurs qui ont découvert ce phénomène, l’ont appelé « l’empreinte« .
John Bowlby a étudié la relation mère-enfant et s’est fortement s’inspiré de ce phénomène. Il a développé la théorie de l’attachement du bébé dans les années 60. Et, à la différence des animaux, l’attachement chez le bébé se fait progressivement. L’attachement se développe grâce à la stabilité, la fréquence et la qualité des interactions qu’il a avec les adultes, qui prennent soin de lui, en particulier dans la première année de vie.
John Bowlby définit l’attachement comme un besoin vital, au même titre qu’un besoin physiologique. C’est un besoin de sécurité émotionnelle et affective (celui d’être écouté, entendu, compris et soutenu). Ce besoin va rester actif durant toute la vie.
Mise en place de l’attachement de 0 à 12 mois :
A la naissance , le bébé dispose principalement de comportements primaires, qui ne sont pas, à proprement parler, des comportements d’attachement. Au début de sa vie, le bébé est complètement dépendant de l’adulte pour sa survie. Il utilise donc des signaux comme les sourires, les grimaces, les pleurs, la succion, etc pour exprimer un besoin. Ces signaux sont destinés à provoquer une réponse de l’adulte. C’est grâce aux fondations du lien d’attachement, en particulier avec les personnes qui prennent le plus soin de lui (en général, une maman, un papa, une nounou), que vers 12-18 mois, le jeune enfant se sentira assez rassuré pour partir à la découverte du monde et débuter son exploration.
Le bébé vit 4 étapes successives pour mettre en place l’attachement la première année de vie. Les voici détaillées ci-dessous :
Etape 1 de la théorie de l’attachement. Le pré-attachement
La première étape est le pré-attachement, de la naissance à 2-3 mois. Dans cette étape 1, il n’existe pas dans l’environnement une personne qui a un statut particulier, par rapport à une autre. Le bébé envoie des signaux, simplement pour provoquer une réponse d’un adulte. Mais, à ce stade-là, tous les adultes ont le même statut.
Etape 2 de la théorie de l’attachement. L’émergence de l’attachement
Ensuite, l’étape 2, de 2-3 mois jusqu’à 5-6 mois, c’est l’émergence de l’attachement. Le bébé va s’apercevoir que, quand il envoie ces signaux pour exprimer un besoin, il y a toujours une ou deux personnes qui répondent plus souvent que les autres à ces comportements. Cette répétition va tisser un lien entre lui et cette ou ces personne(s) identifiée(s), qui va être de plus en plus fort.
Etape 3 de la théorie de l’attachement. Les bases de l’attachement
Et puis l’étape 3, de 6 à 12 mois, c’est vraiment la période de l’attachement à proprement parler. A cette étape, les adultes ne sont plus égaux. C’est à partir de ce moment-là, que l’on parle de figures d’attachement. Ce sont les personnes, dans l’environnement du bébé, qui sont les plus importantes pour lui. En effet, le bébé va s’attacher à une ou deux personnes, qui vont lui apporter des soins le plus fréquemment et avec un réel engagement émotionnel. Généralement, le bébé a une figure d’attachement principale (souvent sa maman), puis des figures d’attachement de substitution. En cas d’absence de la figure principale, l’enfant se tournera de préférence vers les figures secondaires pour rechercher sécurité et consolation. Mais, finalement, toute personne qui s’engage dans une interaction sociale, durable et fréquente avec l’enfant, et qui répond à ses besoins de réconfort lorsque celui-ci est stressé est susceptible de devenir une figure d’attachement. Chaque lien d’attachement est unique et complémentaire des autres.
Etape 4 de la théorie de l’attachement. La résistance à la séparation
A partir de 12 mois, l’enfant traverse c’est ce qu’on appelle une étape de résistance à la séparation, dans laquelle on observe une peur des personnes non familières. Le bébé est habitué à observer toujours les mêmes personnes qui répondent à ses besoins. Si, tout d’un coup, il n’y a plus ses figures d’attachement habituelles autour de lui, ça lui crée une certaine peur.
L’impact de la qualité du lien d’attachement sur le développement de l’enfant à partir d’un an :
A partir de 12 mois, le bébé va commencer à se construire une représentation mentale des comportements d’attachement. Ceci lui permet d’avoir des repères, qui lui offrent une sécurité émotionnelle.
Modèle d’attachement sécure
Dans le cas d’un modèle d’attachement solide, qu’on appelle sécure, ces représentations mentales lui rappellent que ses figures d’attachement seront toujours là pour l’aider à surmonter les problèmes et répondre à ses besoins. Et donc, l’enfant se sent rassuré et libre d’aller explorer le monde, en toute sérénité. Il sera ouvert à rencontrer de nouvelles personnes et surtout exploiter tout son potentiel de développement.
Modèle d’attachement insécure
A l’inverse, un enfant qui a un modèle d’attachement fragile, qu’on appelle insécure, doute des capacités de son entourage à prendre soin de lui. Du coup, il va avoir peur de faire des nouvelles expériences. Méfiant, il aura des difficultés à se lancer et à faire confiance aux autres.
Modèle interne des relations avec autrui
En fait, les représentations mentales des comportements d’attachement vont lui permettre de définir progressivement, dans les premières années de vie, un modèle interne de perception de l’autre, qui s’alimente en fonction des expériences vécues. Et ce modèle va s’ancrer en lui, et fortement influencer sa capacité à créer des liens avec les autres, tout au long de sa vie. Suite aux travaux de John Bowlby, une psychologue canadienne, Mary Ainsworth a défini 3 styles d’attachement distincts. Je les décrypte pour vous dans cet article.
De la naissance jusqu’à environ 14 ans, le besoin d’attachement, de sécurité émotionnelle est extra-personnel. C’est-à-dire, que l’enfant se rassure par une représentation interne d’un adulte qui fait office de figure d’attachement. A partir de 14 ans, la sécurité émotionnelle de l’ado commence à devenir intra-personnelle. En effet, son propre cerveau, ses propres pensées sont capables de le rassurer sur sa sécurité. Et de lui donner cette fameuse « petite voix intérieure« . C’est pourquoi, l’ado peut gagner progressivement de l’indépendance face à ses figures d’attachement, en général, ses parents.
Résumé de la théorie de l’attachement
John Bowlby, avec sa théorie de l’attachement, nous démontre que le besoin de sécurité émotionnelle est un besoin vital, et ce dès le plus jeune âge. L’attachement se met en place progressivement, notamment durant les 12 premiers mois. Le bébé identifie dans son environnement, une figure d’attachement principale, et des figures d’attachement de substitution. Ce sont les personnes qui lui prodiguent le plus souvent les soins, et répondent à ses besoins, avec un réel engagement émotionnel.
A partir de 12 mois, l’enfant est capable de se créer des représentations mentales de ses figures d’attachement. Ceci est essentiel pour qu’il puisse se sentir libre d’aller explorer le monde en toute sérénité. A partir de 14 ans environ, le besoin de sécurité devient intra-personnel. Ce qui signifie que l’ado développe sa propre « petite voix » pour se rassurer. Il n’est donc plus aussi dépendant de ses figures d’attachement. Cette étape est essentielle pour qu’il gagne une complète indépendance, et vole de ses propres ailes à l’âge adulte.
Les liens d’attachement, qui se créent dès le plus jeune âge avec les figures d’attachement, influencent le modèle interne que l’enfant va établir pour percevoir ses relations avec autrui. Mais, ce n’est pas le seul facteur qui entre en compte dans la construction de ce modèle. La qualité de l’attachement du bébé l’influence, mais ne le détermine pas complètement. Chaque relation construite, au fur et à mesure, influencera la relation suivante, et ainsi de suite. Le modèle interne est donc en perpétuelle évolution. Tout comme nos apprentissages, évoluant tout au long de notre vie grâce à la plasticité cérébrale 😉 .
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