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Une récente discussion avec ma Bichette m’a interrogé sur cette question. Être l’ainé de la famille : est-ce une place ingrate ? Le premier né est, certes, le seul de la fratrie à avoir bénéficié, à un moment donné, de l’attention exclusive de ses parents. Il aura également, à jamais, la reconnaissance de son père et de sa mère pour leur avoir donné accès à la parentalité. Mais, il supporte également toutes les erreurs de parents débutants et leurs premiers doutes. Et il subit la pression des objectifs inconscients de perfection que les parents s’étaient fixés avant d’être, dans la vraie vie, des parents complètement imparfaits.

Et d’ailleurs, les parents que j’accompagne en coaching parental sont bien souvent épuisés (eux aussi !) par ces objectifs de perfection parentale (inatteignables) qu’ils s’imposent. Si vous souhaitez discuter de cette question avec moi et échanger sur vos problématiques parentales, prenez RDV pour une séance de découverte en coaching parental. D’une durée de 30 min en visio, elle est offerte et sans engagement :

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L’impact du rang de naissance : ça change quoi d’être l’ainé de la famille ?

Tout d’abord, posons-nous la question : est-ce que le rôle de naissance dans une famille impacte la construction de l’enfant ? Son estime de soi ? Sa personnalité ? Ses traits de caractère ?

En tant que parent, nous nous devons de donner “les mêmes chances” à chaque enfant, en leur portant une attention équivalente, en partageant les bonbons et même, en mesurant la taille de la chips donnée à chaque enfant pour être le plus juste possible 😉 . Il nous semble que nos valeurs profondes d’éducation restent les mêmes, quelque soit la place de chaque enfant dans une fratrie.

Et pourtant, les psychologues s’alignent sur ce fait : la place de naissance a un réel impact sur le vécu et le ressenti de l’enfant. Et ceci va influencer l’adulte qu’il deviendra. Encore d’après les études en psychologie sur ce sujet, il n’y a pas de place idéale, mais chaque place dans la fratrie (ainé, cadet, benjamin) donne à nos enfants une expérience de vie différente, des perceptions qui changent. Et, chaque place dans la famille a des avantages et des inconvénients.

Parlons plus précisément de l’aîné : le premier bébé marque une grande étape dans la vie des nouveaux parents qui accèdent à un nouveau statut. C’est aussi un chamboulement du rythme, des priorités et des habitudes du couple. Même les grands-parents se trouvent propulsés dans un rôle qu’ils n’ont même pas choisi. La première naissance rassure les jeunes parents sur leur capacité à fonder une famille ensemble, à s’être choisi, à être tout simplement, capables de devenir des parents. Certainement, tous ces étapes franchies ne resteront pas sans impact sur la vie de l’enfant.


Etre l’ainé de la famille : 1ère place, la médaille d’or

Parmi les avantages à être l’ainé, on peut noter :

1. L’attention exclusive et intensive de ses parents :

Les parents ont attendu 9 mois pour enfin vivre cette expérience et changer de statut social : être parent, enfin ! Ce premier né, aura le privilège de vivre exclusivement l’amour de ses parents pendant un certain temps. Pour l’ainé, on prend 25 photos par jour, on construit des albums photos pour chaque étape : premier sourire, première dent, premier pas. Pour les enfants qui arrivent après, on prend moins de photos et lorsqu’on sort l’appareil, on photographie la fratrie toute entière.

2. Une chambre de bébé ultra bien préparée :

Avec de jolis meubles (qui nous ont coûté très chers) dont la commode est assortie au lit à barreaux et à la belle table à langer (de la même collection). On a sélectionné une déco avec soin et dans les moindres détails, une poussette dernier cri et des vêtements Petit Bateau de première main (pas même achetés en soldes  ;-) !). Les bébés suivants récupèrent souvent l’investissement réalisé et peu amorti pour le premier, et on mise plutôt sur la récup’ que sur la perfection !

3. Une sur-stimulation dans l’interaction avec les adultes :

Les parents ont tendance à beaucoup investir sur les jeux, les méthodes d’apprentissage, les activités pour l’ainé. On l’inscrit aux bébés nageurs, on prend le temps de lui montrer comment nouer ses lacets, on joue à Piou Piou, on lit 2 histoires pour dormir, chaque soir. La suite de la fratrie est en priorité envoyée vers l’ainé pour « s’occuper » et jouer. Et on encourage assez facilement les cadets à prendre l’exemple sur le « grand ».

4. Une certaine satisfaction à toujours être le plus grand, et avoir le dessus :

Quand on se dispute avec ses frères et sœurs, être l’ainé donne une longueur d’avance : on manie mieux le language, on a plus de force, on court plus vite… et du coup, on a plus de chance d’échapper au loup. Et ça, c’est un sacré avantage 😉 !

5. Certains privilèges de « grand » :

Quand on est l’ainé de la famille, on a le droit d’éteindre la lumière plus tard le soir, lire aux autres enfants l’histoire pour dormir, prendre son bain tout seul, sortir les patisseries du four, avoir une console de jeu avant les autres.

6. D’après la science, l’ainé a un meilleur Qi :

Des chercheurs de l’université de Leibzig ont mené une étude sur les différences de Qi au sein de la fratrie. Cette étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS) (1), annonce que l’aîné serait plus intelligent. Cet « avantage » s’expliquerait par l’environnement dans lequel l’ainé grandit avant la naissance des cadets, qui favoriserait le développement et l’éveil.


Etre l’ainé de la famille : le revers de la médaille d’or

Mais chaque médaille d’or, lorsqu’elle est retournée, n’est plus aussi brillante et lumineuse. Ainsi, être l’ainé, c’est également une vie riche d’épreuves ! L’ainé doit aussi affronter :

1. Une première épreuve émotionnellement déchirante :

L’ainé de la famille va devoir partager l’amour et l’attention de ses parents avec un bébé, qui, tout juste sorti de la maternité, accapare les bras des parents, et leur temps. Ces premiers moments de vie qui accueille un intru dans la famille sont une réelle épreuve pour l’ainé. Ce qui explique, que naturellement, l’ainé tend à développer des sentiments de jalousie vis à vis de ses cadets, et c’est tout à fait normal !

2. Le fait d’essuyer les plâtres :

C’est un fait : être parent, ça ne s’apprend pas dans un manuel ! Et si on est un parent qui évolue, et bien, on apprend de nos erreurs. Et ces erreurs… on les fait avec notre ainé ! L’ainé supporte les premiers refus, le manque de souplesse, l’inquiétude démesurée, les erreurs de jugement, ou les phrases « qui sortent toutes seules » et qui sont pourtant toxiques pour notre lien parent-enfant.

– On pense choisir une nounou formidable qui est structurée, organisée et assez stricte. On pense que c’est bien, qu’elle veillera à relayer une certaine discipline. Jusqu’au jour où on réalise que la nounou choisie est psychorigide, alors que finalement, on avait besoin en priorité qu’elle donne du soin et de l’affection à notre tout petit.

– On oblige notre enfant à aller à l’étude dès le CP, pour être sûr qu’il fait bien ses devoirs, consciencieusement. Jusqu’au jour où on se rend compte que pendant l’étude du CP, les enfants font surtout des dessins, en silence, au lieu de se défouler dans la cour de récré.

3. Les interdictions (limites d’autonomie) :

Pour s’affirmer et gagner en autonomie, l’ainé se rebelle et crée des précédents pour le reste de la fratrie. Une fois le cadre défini par l’ainé, les autres s’y engouffrent tout simplement. Rentrer tout seul de l’école, aller faire une course, dormir chez un copain, promener le chien au parc : une fois qu’on a assoupli les règles pour l’ainé, on les applique tout naturellement au reste de la famille.

4. Une (parfois trop grande) responsabilisation face à ses cadets :

L’ainé est souvent responsabilisé davantage, parfois contre sa volonté. « Je vais faire une course, surveille ton frère ! », « va chercher ta soeur à l’école », « montre l’exemple ». Ça vous parle 😉 ?

5. Une pression imposée par les parents :

De manière consciente ou non, les parents ont investi dans l’ainé, tous leurs rêves et leurs objectifs d’être des parents épanouis, affirmés et parfaits. J’ai écrit un autre article sur l’utopie de l’enfant parfait, pour le lire, cliquez ici. Il est parfois difficile pour les parents de « lâcher prise », et de focaliser sur les forces de chaque enfant plutôt que d’échouer à faire entrer un cercle dans un carré.


La place qui compte, c’est celle de l’enfant épanoui

ainee de la famille

Nos principes d’éducation doivent-ils s’ajuster à la place occupée par chaque enfant dans la fratrie ? A certains niveaux, une adaptation est recommandée, c’est sûr ! Car nous évoluons, nous apprenons constamment de nos erreurs en tant que parent. Notre aîné fait, en quelque sorte, notre éducation de parent. C’est le principe de l’éducation « inversée » ! Une fois certaines souplesses de cadre acceptées pour l’aîné, nous sommes souvent moins exigeants avec les cadets de la fratrie.

Cependant, la plupart du temps, nous transmettons à tous nos enfants les mêmes valeurs, les mêmes fondamentaux, et leur capacité à les absorber et à les appliquer, voire même à les transmettre, dépend surtout d’eux-mêmes.

Alors, une place « de choix » ou place « ingrate » dans la fratrie : finalement, est-ce que le fait d’être le premier né compte plus dans l’épanouissement et la construction de notre enfant que sa personnalité, son développement, ses propres expériences et sa capacité d’adaptation ? Je ne crois pas, non. Et d’ailleurs, la science est d’accord avec moi  ;-) (2).

Spéciale dédicace à ma sœur adorée, de 21 mois mon ainée 🙂 !

Et vous, qu’en pensez-vous ? N’hésitez pas à laisser un commentaire pour partager votre avis ! 

  1. https://www.pnas.org/content/112/46/14224 : Examining the effects of birth order on personality, Rohrer and al, PNAS, Nov 2015
  2. https://www.pnas.org/content/112/46/14119 : Settling the debate on birth order and personalit, Damian and al, Nov 2015

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Coach parentale certifiée, formée en psychologie positive et en épuisement parental, j’accompagne les parents speed & imparfaits à se reconnecter à  leur(s) enfant(s) et retrouver le bonheur d’être parent 🙂. Pour en savoir plus sur mon parcours, cliquez ici..