Vous avez réfléchi toute la semaine à une activité à faire en famille ce week-end. Vous êtes tout(e) content(e) de la proposer à vos enfants… et là, la réponse tombe : « non, c’est nul ton truc !! ».
Je suis certaine que vous avez déjà vécu une centaine de situations comme celle-là, surtout avec des ados ! En mettant de côté les propositions qui sont vraiment nulles, (car oui, avouons-le, nous avons tous tenté de dire avec un enthousiame feint « j’ai une super idée : si on rangeait entièrement le placard de l’entrée qui déborde ! » ), faire face à un énième « c’est nul », c’est décourageant, non ?
Donc, lorsque votre proposition enthousiate fait « flop » : comment la comprendre ? Et surtout comment cultiver plus de positif et d’optimisme chez son enfant?
La positivité ça s’apprend, ça s’entretient. Parmi toutes les clés de l’optimisme, figure le fait de vivre et ressentir des émotions positives. Mais aussi, de prendre le temps de les savourer. C’est tout l’objet de cet article dont je vous propose le sommaire suivant :
- Il vous dit « c’est nul » mais faut-il plutôt comprendre…
- « Je suis nul »
- « Ma vie est nulle »
- « Tu es nul »
- Pourquoi est-il essentiel de cultiver les émotions positives chez son enfant ?
- Les bénéfices de la positivité sur le comportement
- A quoi sert chaque émotion positive ?
- Le ratio de positivité au quotidien
- 5 propositions pour éviter d’entendre « c’est nul » et faire pétiller la vie de votre enfant
Il vous dit « c’est nul », mais faut-il plutôt comprendre…
1. « Je suis nul »:
A travers son expression de négativité, votre enfant exprime parfois sa peur de l’échec, de ne pas être à la hauteur. Si votre proposition est liée à une nouvelle activité, une nouvelle expérience, interrogez-vous : se pourrait-il qu’il veuille me communiquer sa peur d’échouer en disant « c’est nul » ?
Et parfois, sa réaction est liée à une angoisse de ne pas être accepté dans un groupe. Lorsque l’anxiété sociale est forte, l’enfant prend fortement en considération ce que pensent ses copains. Il évite de faire des choses ou des activités qui seraient jugées négativement par ses pairs.
Je vous invite à lire mon article sur la confiance en soi, avec 4 conseils pour aider son enfant à la booster. Je vous propose aussi des alternatives à la phrase : « je suis fier de toi« pour nourrir l’estime de soi de votre enfant.
2. « Ma vie est nulle »
Il est également possible, qu’à travers cette formulation « c’est nul », un enfant cherche à exprimer, à sa manière, un certain mal-être généralisé. Il ne sait pas forcément identifier ce qui le rend triste, morose ou angoissé. Mais, il se sent mal dans sa vie. Vous dire « c’est nul », c’est un moyen de vous montrer que quelque chose ne va pas fort. Il est temps d’observer attentivement le comportement de votre enfant. Essayez de repérer d’autres signes de malaise : prise alimentaire ou sommeil perturbé ? comportement inhabituel ?
Montrez-lui, par votre écoute attentive que vous êtes présent(e) pour lui/elle. Si besoin, questionnez gentillement en tâtonnant pour essayer d’identifier l’origine de son mal-être. Reformuler permet également de lui montrer que vous le comprendez. Il y a peut-être un éléphant sous le caillou. Et si le mal-être s’intensifie ou persiste, il ne faut pas hésiter à consulter un professionnel pour l’aider à surmonter une potentielle épreuve.
3. « Tu es nul »
Vous dire « c’est nul » peut également être est une forme d’opposition, d’affirmation de soi, de ses goûts et de ses préférences. Dès l’âge de 2 ans, l’enfant développe sa conscience de soi et commence à construire sa propre identité. Ce processus passe naturellement par l’opposition. S’opposer est même tout à fait nécessaire pour son développement psychique… Oui je sais, c’est un peu dur à digérer pour les parents :-). C’est également le bon moment pour vous interroger sur l’obéissance que vous attendez réellement de vos enfants.
Donc, si vous constatez que votre enfant vous dit « c’est nul » pour s’affirmer, je vous conseille de lui montrer que vous respectez ses préférences. Ceci, tout en gardant un cadre ferme et sécurisant. Car il en a autant besoin que de votre empathie. Et bien sûr, le dit cadre est à adapter en fonction de l’âge de l’enfant.
Mais finalement, que votre enfant vous dise « je suis nul », « ma vie est nulle » ou « tu es nul », il est toujours possible, et même important, d’ajouter de la positivité dans sa vie 🙂 .
Pourquoi est-il essentiel de cultiver les émotions positives chez son enfant ?
1. Les bénéfices des émotions positives sur le comportement
La spécialiste américaine Dr Barbara Fredrickson a passé plus de 20 ans à étudier les émotions positives. Elle a publié une théorie très intéressante qu’elle appelle « Boarden-and-build » (=ouvrir et construire). Cette théorie met en avant les effets des émotions positives sur nos compétences et notre comportement. D’après ses recherches, les émotions positives augmentent l’ouverture d’esprit d’un individu, sa créativité, son développement personnel et ses capacités à résoudre des problèmes.
L’effet d’amélioration des émotions positives est, certes, éphémère, car il dure le temps que l’émotion nous traverse. Cependant, leur impact peut également être perçu à plus long terme, et ce, à travers les décisions et les choix que nous faisons, au moment où notre état d’esprit est porté par l’émotion (1,2). Et c’est le fait de vivre ces émotions et leurs effets, qui contribue à construire, petit à petit, notre optimisme, mais également notre résilience. Car en effet, vivre des émotions positives permet d’avoir un état d’esprit plus fort, qui nous prépare à faire face aux moments difficiles plus tard.
Et l’autre bonne nouvelle, c’est que c’est un cercle vertueux. On ressent des émotions positives, donc on a une meilleur état d’esprit et avec un meilleur état d’esprit, on va être plus enclin à ressentir de nouvelles émotions positives (3).
Et sans s’en rendre compte, ni une, ni deux, on est devenu un éternel positif 🙂
2. A quoi sert chaque émotion positive ?
Chaque émotion positive a son utilité propre. Apprendre à les identifier, et à les faire durer autant que possible nous aide à avancer, à se développer, et à renforcer nos liens sociaux.
3. Le ratio de positivité au quotidien
Nous vivons, en moyenne dans notre journée, beaucoup plus d’événements positifs que d’événements négatifs. Et pourtant, nous oublions souvent de faire une pause et prendre le temps de vivre et savourer les moments positifs.
Les émotions négatives nous poussent à agir, à nous recentrer sur nous-mêmes et sur nos besoins immédiats. Il est donc plus facile de les identifier, de ressentir leur effet sur notre corps (coeur qui s’accélère, muscles qui se tendent).
Les émotions positives ont un impact beaucoup plus subtil, sans effet immédiat sur nos sensations physiques. Ce qui explique que nous passons parfois « à côté ». Elles sont plus difficiles à distinguer les unes des autres également. Lorsque nous partageons un super moment en famille autour d’un jeu, est-ce de la joie, de l’amour, de l’amusement, de l’intérêt ? Même visuellement, toutes ces émotions sont représentées par un grand sourire.
Pour être heureux, il a été démontré par les sciences (4) qu’il faut avoir un ratio d’au moins 3/1 en faveur des émotions positives. Et finalement, il suffit simplement de faire des pauses dans sa journée, afin de repérer et de savourer les moments positifs. Parce qu’ils sont déjà présents dans notre vie quotidienne !
5 propositions pour éviter d’entendre « c’est nul » et faire pétiller la vie de votre enfant
1. Apprenez à vos enfants à savourer les bons moments
Tout d’abord, en les aidant à identifier les événements positifs (par ex: « regarde, on voit un arc en ciel magnifique »). Puis, en faisant une pause de 10 secondes minimum après chaque moment (« arrêtons-nous de marcher quelques secondes pour l’admirer »). Le soir, se souvenir de ce que l’on a ressenti en voyant ce magnifique arc en ciel. Méditer régulièrement permet aussi de vivre un peu plus dans l’instant présent et apprendre à faire une pause dans sa journée speed.
2. Donnez l’exemple
Soyez vous-même heureux 🙂 ! Et partagez votre bonheur sans retenue. Lorsque vous êtes joyeux(se), fier(e), admiratif(ve), inspiré(e), dites-le à voix haute, partagez ces émotions positives ! Et créez ainsi une contagion dans votre maison.
3. Complimentez et nourrissez son estime de soi
Observez-vous sur plusieurs jours : en toute objectivité, quelle part de vos échanges avec vos enfants est positive (écoute attentive, compliments, jeux, etc) par rapport la part « négative » (reproches, critiques, ordres, etc) ?
Autant que possible, essayez de garder, chaque jour, une balance nettement positive dans vos échanges au quotidien. Il ne s’agit pas ici d’ignorer ou refouler le négatif, mais plutôt de porter plus d’attention sur le positif. Le compliment est très efficace pour renforcer et encourager les comportements attendus et générer de la fierté, de l’inspiration, de l’amour auprès de votre enfant. Maitrisez l’art du compliment en lisant mon article à ce sujet. Je vous propose aussi de lire cet article avec 5 phrases à éviter avec votre enfant pour une communication davantage bienveillante.
4. Récurrence des messages positifs partagés au quotidien
Etre positif, ça s’entretient au quotidien. Notre cerveau a une grande plasticité, nos expériences quotidiennes le modèlent sans arrêt. En général, on dit qu’il faut 21 jours de répétition pour changer une habitude, alors persévérez 🙂 !
Je vous propose un outil gratuit pour rappeler à votre enfant ses forces, même lorsque vous n’êtes pas près de lui : surprenez votre enfant avec des phrases positives personnalisées à son attention. Semez ces petites attentions autour de lui/elle et laissez la magie opérer. Pour cela, l’idéal est de glisser ses messages positifs personnalisés discrètement dans ses affaires (trousse, cahiers), les cacher dans sa chambre (sous l’oreiller), ou dans sa valise lorsqu’il part en voyage) afin qu’il les découvre par hasard dans sa journée, ou plus tard !
5. Créez des occasions de vivre du positif
Si lors de votre bilan de la journée, la balance penche dangeureusement vers le négatif, il est toujours possible de réagir, et de créer des moments positifs ! Faire un jeu, danser, faire un tour de table de gratitude lors du diner, une petite séance de philopotage sur le bonheur. Et bien sûr, rien de plus positif que de mettre en place un nouveau rituel du coucher pour passer un petit temps dédié à chaque enfant en fin de journée !
Espérons qu’avec tout ça, vous entendrez moins « c’est nul » de la part de vos enfants 😉 ! N’hésitez pas partager vos commentaires ci-dessous (c’est toujours un grand plaisir de les lire !)
(1) Fredrickson, B. L. 2001. The role of positive emotions in positive psychology: The broaden-and-build theory of positive emotions. American Psychologist 56:218–226. (2) Isen, A. M. 1987. Positive affect, cognitive processes and social behavior. Advances in Experimental Social Psychology 20:203–253 (3) Fredrickson, B. L., and T. Joiner. 2002. Positive emotions trigger upward spirals toward emotional well-being. Psychological Science 13:172–175. (4) Fredrickson, B. L., & Losada, M. (2005). Positive emotions and the complex dynamics of human flourishing. American Psychologist, 60, 678-686
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Merci pour cet article très clair et qui donne envie d’être plus positif !
Merci beaucoup pour ce commentaire super positif 😉 !!
Merci pour ce nouvel article, toujours riche en conseils ! Ici, on a testé de se raconter le soir trois bons moments de sa journée. Ça marche plutôt bien je trouve, pour mettre un peu de baume au cœur après une journée morose ou décevante.
Merci beaucoup pour ce commentaire ! Ravie de savoir que vous avez instauré ce petit rituel de positivité en famille 🙂